Im Sun Han

Sun Han, c’est cette personne qui est ignorée de tous, celui qui est banale dans ce monde où la magie règne. C’est ce professeur qui a toujours dû faire ses preuves dans ce monde ou dans l’autre, parce qu’il n’est ni excellent, ni médiocre, pile dans la moyenne. C’est ce qu’on veut bien admettre de lui quand on ne le connait pas. C’est un né moldu venant d’une petite ville de Corée du Sud ou il y a de l’animation, certes, mais que l’on ne compare pas à la capitale et aux villes plus prisées et développées. Lui, ça lui a toujours convenu, plutôt tranquille comme caractère, il n’a pas cherché plus loin. Quant à sa vocation, elle lui est venue tout aussi simplement. Une jeune femme qu’il avait eue comme professeur et qui s’occupait à contrario d’autres des élèves en difficulté.

Enfant sage, il rayonnait littéralement, n’ayant besoin de rien de plus que la présence de sa mère lorsqu’il sortait de l’école et de son père lorsqu’il terminait ses devoirs. Le modèle parfait d’une famille, n’est-ce pas ? Mais comme dans toutes les familles il y a des histoires et si ce n’est pas un drame qui les a frappés, ça reste malgré tout un problème qui a désunie un peu les membres si soudés de la fratrie. Sun Han est l’aîné d’une famille de deux enfants, il a une petite sœur qu’il aime tendrement et qui a cinq années de moins que lui. Il n’avait que dix ans quand il commençait déjà à se poser des questions sur son avenir, sur les filles et les garçons. Lui, ne s’intéressait pas à tout ça, il voulait juste comprendre pourquoi ça ne lui faisait pas vraiment d’effets, pourquoi lui, il ne trouvait pas ça nécessaire d’avoir une amoureuse. Plus tard, pourtant, il comprit. Il aimait, il en était capable, mais ça ne conviendrait pas à ses parents et le simple fait qu’il cherche des réponses auprès de ses deux seuls repères stables prouvait bien qu’ils l’étaient. Seulement, la Corée du Sud est un pays qui n’accepte pas aussi ouvertement l’homosexualité. C’est un tabou dont il ne faut surtout pas parler et qui a été dénigré par les géniteurs du futur professeur. Il était à peine adolescent, pourtant, ça lui avait fait un mal fou, parce que lui-même s’était longtemps considéré comme anormal et avait paniqué à l’idée d’être un monstre. Il n’était pas à proprement parler attiré par les garçons. C’était plus complexe que ça, mais ce monde ne laisse pas trop de choix et il faut savoir trouver les réponses par soi-même. Hanie n’a plus parlé de tout ça à qui que ce soit, pas même sa petite sœur lorsqu’il avait bien grandi, parce qu’outre cette différence, des phénomènes étranges se produisaient quand il n’était pas capable de gérer ses émotions. L’état entre adulte et enfant n’est jamais facile quoi qu’on en dise. Ses parents ont commencé à se poser eux-mêmes des questions sur la forme des clés de la maison qui avaient changé, comme s’il était capable de faire fondre à son âge et sans risquer de laisser des preuves, tout un trousseau et de transformer le tout en nœud avec seulement les bouts des clés qui dépassaient. Il avait été consigné dans sa chambre de nombreuses fois sans comprendre, jurant que s’il avait vraiment voulu ça se serait passé autrement.

Les parents avaient assez confiance, mais ils étaient aussi rationnels contrairement à Sun Han qui vivait de rêves pour échapper à sa réalité un peu moins joyeuse qu’il y paraissait. Il s’y était malgré tout accoutumé et prenait en compte le positif des choses : moins il parlait, mieux ce serait, le sujet n’avait plus refait surface, mais l’absence de petite amie ou de béguin était notable. Sans trop le presser, ses géniteurs l’ont envoyé à un psychologue. Le petit ne s’était pas confié, bien malin, il avait compris qu’il ne valait mieux pas parler de tout ça et il s’était simplement dit qu’en feintant un amour secret pour une demoiselle, tout s’arrangerait. Il n’avait pas eu tort, bien qu’intérieurement, il trouvait la stupidité de ses parents plus flagrante du fait que sa sexualité ne changeait pourtant pas ce qu’il était. L’auraient-ils accepté un jour ? Au fond, peut-être qu’ils avaient juste peur pour lui et pour les répercussions sur ses décisions, il ne le saurait jamais.

Les années passent, voilà qu’il reçoit une lettre étrange et que d’autres phénomènes se produisent. Ils sont de plus en plus nombreux et les Im sont assez superstitieux. Ils ont fait appel à des voyants, pensant la maison hantée, ils avaient même déménagé à trois pâtés de maisons plus loin. Pas de changement, alors un d’eux était peut-être responsable, sans le vouloir, comme attirant l’esprit par un objet ou quoi que ce soit d’autre. Vous avez deviné. C’était contrariant. Mais ça aussi, ça avait pris fin quand un professeur d’un collège particulier avait frappé à la porte de la petite famille pour expliquer et démontrer quelques petits détails. De la magie, ni plus ni moins, Sun Han était doué de cela. Différent une fois encore, mais cette fois-ci pour une cause plus grande. La petite sœur serait-elle en mesure, elle aussi d’apprendre ? Plus tard, malheureusement, il admit qu’elle n’en serait pas dotée, ce qui l’attristait particulièrement car chaque année, le fossé entre eux se creusait. Il l’aimait plus que tout sa petite sœur, plus que la magie.

L’école était majestueuse et appréciable du fait qu’ils soient tous mis sur un pied d’égalité. Il apprit à connaître différentes espèces et des sorts qu’il n’aurait jamais pu inventer par lui-même tant il était inimaginable pour un moldu de croire en tout cela. C’était un véritable rêve qui se réalisait et il se sentait renaître, même si parfois, les méchancetés étaient gratuitement balancées sous seul prétexte d’un sang ou d’une espèce considéré comme impur. Idioties qu’il envoyait valser par son talent et son ingéniosité qui pris le pas bien plus rapidement. Non, ce n’était pas un premier de classe, ni un grand innovateur, mais son but premier aurait été de devenir langue-de-plomb ou fabriquant de baguette. Il est finalement resté sur son premier choix : professeur, oui, mais dans une école où on le respecterait indépendamment de son passé.

Il a fait la connaissance de la plupart de ses amis à Ehwa, à savoir qu’un petit garnement s’est montré quand il était en cinquième année. Un chat et une chouette, autant dire que ça ne faisait pas bon ménage, mais contrairement à ce qu’on pourrait croire c’est son volatile qui a essayé d’attaquer le chat, il s’en est excusé avant que les deux apprennent à faire connaissance et ne se séparent plus. Le problème maintenant, c’est ce poste qu’il avait obtenu à la suite de ses études et qu’il mettait encore à l’essai. Il était professeur et ça n’allait pas être une tâche facile étant donné que quelques un de ses anciens camarades seraient possiblement dans sa classe.

Concernant ses amours, étonnamment, il y a eu des prétendantes et beaucoup de rumeurs à son sujet, mais rien ne s’est véritablement passé. Il a tenté, une fois et les premières ne sont jamais vraiment difficile, si tenté qu’il se définit plutôt comme asexuel, ne pouvant assumer d’être aussi peu attiré et n’avoir jamais vraiment eu de relation sérieuse. Sun Han n’est pas vraiment actif.